Nos revendications n’ont rien d’exorbitant

Publié le par SNJ Bayard

La direction de Bayard estime que la négociation a assez duré et qu’il est temps que le CE rende son avis sur le PSE (ex-plan social) pour qu’elle puisse le mettre en œuvre rapidement. Elle a donc déclaré la discussion close. Or, pour le SNJ, malgré les avancées déjà obtenues, cette négociation n’est pas aboutie. Bayard se doit de proposer aux salariés de bonnes conditions de reclassement ou de départ. Et pour y parvenir, il reste quelques points noirs à traiter. En l’état, ce projet d’accord laisserait des salariés en difficulté.


Si Bayard veut vraiment tenir son engagement de ne procéder à aucun départ contraint, il faut vraiment poursuivre la négociation pour éviter deux situations que peuvent connaître des salariés qui occupent un poste supprimé :
 Selon le projet d’accord, en effet, le salarié dont le poste est supprimé devra accepter, si on le lui propose, un poste de reclassement sous-qualifié par rapport à celui qu’il occupait, ou partir.

Il devra également accepter un poste indifféremment dans tout journal ou magazine de Bayard, ce qui représente une large palette, de Popi à Notre Temps, en passant par Prions en Église, La Croix ou Pèlerin. Ou partir. Or le journaliste est attaché par contrat à un titre et l’employeur ne peut lui imposer d’en changer (article 8 de la convention collective).

Dans ces deux cas, et lorsque le salarié refuse le poste proposé, le SNJ demande que lui soit faite une deuxième proposition avant de le licencier.

Dans le même ordre d’idées, nous demandons pour tous les salariés reclassés une période d’adaptation de trois mois. Si à l’issue de ce délai il se révèle que le poste n’est pas tel qu’il avait été décrit ou que le salarié ne s’y adapte pas, et plutôt que de rester sur une situation d’échec, le SNJ estime qu’une autre proposition doit pouvoir être faite. Une deuxième chance, en somme.

Ces demandes sont-elles exorbitantes ? Non.  Elles ne sont que des mesures sociales adaptées en situation de plan social.


Autre maillon très faible du projet en son état actuel : la formation.
Les sommes allouées pour les formations (et par conséquent leur durée), qui doivent permettre soit aux salariés qui occupaient un poste supprimé de rejoindre un poste nécessitant reconversion soit aux partants volontaires de s’orienter vers une nouvelle activité, restent très en deçà des tarifs pratiqués sur le marché pour prétendre à une véritable formation-reconversion.
Une formation qui donne toutes les bases d’un nouveau métier s’étend généralement sur une année scolaire (neuf mois). Or la direction de Bayard propose des formations limitées à 3 500 euros ou 4 500 euros, soit quelques petites semaines. Et 4 500 euros également pour aider à la création d’entreprise. C’est bien trop peu.
La formation ne peut pas passer à la trappe dans ce nouveau plan social. Elle est trop importante dans le contexte actuel de l’emploi. Elle est l’atout maître du salarié en 2010.

Les indemnités de départ se limitent aux indemnités conventionnelles, augmentées de trois mois de salaire dans la plupart des cas. C’est très peu, compte tenu de l’état dramatique du marché du travail et compte tenu des délais de carence des Assedic (75 jours dans ce cas).

Le bénéfice de la mutuelle ne serait maintenu que pendant neuf mois pour les salariés quittant l’entreprise. C’est misérable.

Le SNJ demande tout simplement à la direction de Bayard de négocier un plan social qui ne laisse pas des salariés dans une situation précaire.


Enfin il faut souligner que le CHSCT a demandé à un expert de réaliser une étude sur le PSE. Elle doit, notamment, préciser les conditions de travail des salariés après la mise en œuvre des suppressions de poste. Comment envisager que le CE rende un avis éclairé et motivé sur le plan social avant le rendu de ce travail très important pour tous les salariés ? Car ceux qui resteront ont le droit de savoir comment ils de vront travailler, en fonction de l’effectif des services, de l’organisation mise en place et des projets en cours, notamment le multimédia. Les élus du CE ont le devoir, en la circonstance, d’attendre le rendu de cette étude. La Direction n’a d’ailleurs pas le droit de mettre en œuvre son projet de réorganisation avant le 17 février, date où le CHSCT rendra son avis.

Publié dans Plan social à Bayard

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article